Therapie Taxi dans Taratata
THERAPIE TAXI
Ses grandes dates
2013 : Adélaïde Chabannes de Balsac rencontre Raphaël Zaoui à la suite d’une annonce sur un site de rencontres pour musiciens, Easyzic. Le duo se lance sous le nom de Milky Way, puis se transforme en Thérapie Taxi à l’arrivée de Renaud et de Félix (ancien membre du groupe).
2016 : Ils sortent le single « Salop(e) ». Le bruit sur le Net attire les maisons de disques. Le groupe signe un contrat chez Panenka Music.
2017 : Le single « Hit Sale », avec Roméo Elvis, sort et devient disque d’or et cumule 65 millions de vues sur YouTube.
2018 : Le trio sort son premier album « Hit Sale », qui se vend à plus de 170 000 exemplaires.
Actualité
Leur deuxième album « Cadavre exquis » est sorti le 6 décembre.
Depuis deux ans votre succès est allé croissant. Comment l’avez-vous vécu ?
Raph : « Plutôt bien ! On était en équipe, sur les routes pendant un an et demi. Comme toutes les premières fois, cela a été une sacrée expérience de vie, ponctuée de découvertes constantes. »
Adé : « Etre en tournée, c’est quand même la belle vie ! Le public est très chaud mais ne verse jamais dans l’hystérie. Et puis, hors des concerts, le fait d’être dans un groupe vous rend beaucoup moins identifiables. Dans la rue, on nous reconnaît rarement. Enfin, Raph plus que moi. Il porte une moustache et puis il sort pas mal, ce qui n’est pas mon cas. » (ladepeche.fr, 2020)
Raph : « On n’a jamais eu autant de moyens pour faire un album et on travaille avec des supers musiciens, donc on a les moyens de faire ce qu’on a envie de faire. On verra bien si ça plaît ou pas mais de toute façon autant faire ce qu’on a envie car on ne peux pas contrôler comment les gens vont recevoir notre musique. Dans tous les cas, on aura bossé comme des chiens donc on n’aura pas de regret à avoir. » (rollingstone.com)
Vincent Duteuil et Ilan Rabaté, qui les accompagnent sur scène, ont rejoint officiellement le groupe pour cet album. « Ilan à la batterie et Vincent à la guitare nous accompagnent depuis presque deux ans. Ils sont techniques, ils ont fait le conservatoire (Raph et moi aussi mais juste quand on était petits : on a oublié beaucoup de choses). Ce sont de très bons musiciens. Sur scène ils ont vraiment assuré. Et sur le nouvel album, cela a enrichi l’aspect musical. » (ladepeche.fr, 2020)
« Cadavre exquis » pour évoquer l’écriture morcelée de cet album, tout au long de la tournée ; Adé, Raph et Renaud n’étant plus seuls en studio, puisqu’Ilan et Vincent, leurs musiciens ont intégré définitivement le groupe. « Cadavre exquis » aussi pour l’oxymore qui rappelle le nom du groupe, là où les opposés s'attirent comme dans leurs textes à la fois doux et voraces. (DP, 2019)
Sur ce nouvel opus, Therapie TAXI présente 16 titres évoquant successivement l’amour (Naïve, Candide Crush, Ombres Chinoises, YX), l’autodérision (Egotrip, Immaculé, Dominer le bruit), le monde actuel (Brutal Summer, L’équilibre, Madame Klaude) et leurs rapport intimes avec et les autres et eux même (Disco lady, Vulgaire animaux, Tous les autres, Noir, Voyage, La boucle). On notera la présence de rappeur belge Isha, invité sur le titre « Noir » et Phelto (sollicitée par le groupe suite à sa reprise sur Youtube du single « Hit Sale ») sur « Voyage ». (DP, 2019)
On retrouve les textes crus, les mélodies imparables et la spontanéité qui caractérise le groupe, bien décidé à enfoncer le clou après le succès du premier album, sans concessions. (DP, 2019)
Adé : « On écrit des chansons…trop de chansons aux thèmes variés…le seul truc qu’on a besoin de faire c’est de ne pas se brider. On fait ce qu’on veut pour parler d’amour, de social, de gloire et de déchéance. » (hey-alex.fr)
"Salop(e)" a été un énorme succès. Restez-vous aussi directs dans vos nouveaux textes ?
Adé : « Ce côté cru nous a donné une grande force : les gens ont surtout retenu ça de nous. Pourtant, nous avions peu de morceaux avec des gros mots. Et pour le nouvel album, nous ne voulions pas nous enfermer là-dedans. Avec le recul, on se dit qu’on aurait pu s’attirer des ennuis. On a perdu cet aspect insouciant. On fait plus gaffe à ce qu’on dit tout en gardant notre franc-parler. Mais bon, c’est sûr, il y a moins d’insultes, moins de cul dans nos chansons. »
Raph : « On continue de penser qu’il faut parler de sexe très librement, quitte à se faire tacler pour nos schémas de pensée par les réseaux sociaux. On aime bien se toucher, se lécher (dans la chanson "Ombres chinoises"). De tels mots sont assez forts ; ils provoquent des images. Dans la chanson "Immaculée", je traite par exemple d’un sujet peu abordé, celui de la panne sexuelle. Manière de dire : le mec aussi peut avoir ses problèmes. Ça arrive mais ce n’est pas très grave. » (ladepeche.fr, 2020)
La pochette est un détournement 2.0 d’un tableau Renaissance. On y voit Raph à moitié (ivre) mort, allongé sur les genoux d’Adé qui le ressuscite à grandes rasades de rhum. L’image s’impose comme une allégorie de leurs créations qui surfent sur la dualité, entre gouffres et sommet, ironie et gravité, profondeur et légèreté – des instantanés de la vie, flashée crue, aux nuances douces-amères. (rfi.fr)
Adé : «Bien qu’aucun de nous ne soit croyant, Raphaël a suggéré de chercher une idée "religieuse". Il voulait être le Christ ! C’était surtout l’envie de jouer avec une esthétique très ancrée dans l’inconscient collectif. En faisant appel à mes souvenirs de cours d’histoire de l’art, j’ai cherché une piste qui pourrait mettre en valeur les cinq membres du groupe dans un visuel impactant, ce qui n’est jamais simple. J’ai imaginé mélanger une pietà et un couronnement de la Vierge, deux thèmes classiques de l’iconographie chrétienne. J’ai aussi été inspirée par ces images qu’on appelle "accidental Renaissance", des photos modernes qui ressemblent à des tableaux de la Renaissance. Des tas de gens traquent et s’échangent ce style d’images sur le Net. Après la pochette du premier album, qui montrait simplement nos visages, je voulais que la photo ait cette qualité picturale. D’autant qu’un deuxième album, c’est aussi un peu une renaissance.» (liberation.fr)
La bouteille de rhum : « Ce n’est pas forcément perceptible pour tout le monde, mais cette image est également inspirée par nos concerts. Renaud, sur le côté, fait la queue avec dévotion et son argent pour acheter un billet. Raphaël est épuisé après avoir tout donné comme lors d’un de nos concerts et je le ranime en lui donnant du rhum, comme nous en offrons parfois en jetant de petites gourdes au public. Derrière, Ilan et Vincent, les musiciens, nous encadrent et tiennent la baraque.» (liberation.fr)
L’argent : « On peut aussi regarder Renaud, avec ses billets dans les mains, comme quelqu’un qui prie pour de la thune, ce qui est malheureusement bien de notre époque. C’est une manière de glisser quelques éléments de satire sociale. Comme dans ce nouvel album, où plusieurs chansons sont inspirées par notre époque et les comportements étranges qu’elle provoque.» (liberation.fr)
Vous vous voyez où dans 5 ans ?
Raph : « Dans ma tête, Thérapie TAXI c’est trois albums et ciao. »
Adé : « On ne va pas s’accrocher au fauteuil, on fera autre chose. »
Raph : « Pour rester sain dans ta tête, je crois qu’il ne faut pas passer plus de 10 ans dans ce milieu. »
Adé : « En tant qu’artiste solo, c’est certainement plus facile. Mais en tant que groupe, c’est difficile de vieillir ensemble – hormis pour Coldplay que je continue d’adorer. »
Raph : « Arrive toujours un moment où tu as tout dit… » (gonzai.com)
Tournée des Zénith en avril et mai
01/04 à Nantes
02/04 à Rouen
03/04 à Nancy
04/04 à Grenoble
10/04 à Caen
11/04 à Rennes
18/04 à Bordeaux
22/04 à Paris
23/04 à Strasbourg
24/04 à Dijon
25/04 à Lille
27/05 à Lyon
28/05 à Toulouse
29/05 à Montpellier
BIOGRAPHIE
Line up
Adélaïde Chabannes de Balsac (chant)
Raphaël Zaoui (chant, guitare)
Renaud Bizart (basse)
Vincent Duteuil (guitare, claviers)
Ilan Rabaté (batterie)
2013
Adélaïde Chabannes de Balsac et Raphaël Zaoui se sont rencontrés via internet. «Adé», 17 ans à l’époque, poste une annonce sur un site de rencontres pour musiciens, à laquelle répondra «Raph», d’un an son aîné. Rendez-vous à Pigalle, sans le dire aux parents : le courant passe immédiatement. (letemps.ch)
Raphaël : « J'ai répondu à une de ses anciennes annonces en lui disant de venir faire de la musique chez moi, à Pigalle, pour voir si on pouvait matcher ensemble musicalement.» (lebonbon.fr)
Raph : « Avec Adé, le feeling est tout de suite passé. On a commencé à faire de la musique ensemble. J'avais pas mal de petites chansons, mais la musique c'est un truc qui se partage. Seul, je n'étais pas trop capable d'avancer. » (chartsinfrance.net)
Adé : « Je n'écrivais pas du tout. Je voulais essayer de faire un truc, un peu de guitare. Je ne voulais même pas chanter, je ne me voyais pas du tout chanteuse. Raph m'a dit : "Chante-moi un truc", j'ai tenté ‘’Jimmy’’ de Moriarty et il a bien aimé ma voix. » (chartsinfrance.net)
Ils chantent alors de la folk, en anglais.
Raph : « Les textes étaient nuls, j’ai jamais été très bon en anglais. On s’est vite rendus compte que les gens accrochaient plus à nos textes en français. Et surtout je prenais beaucoup plus de plaisir. C’est devenu un espace de liberté immense. » (francetvinfo.fr)
2016
Le duo se lance sous le nom de Milky Way, puis se transforme en Thérapie Taxi à l’arrivée de Renaud lui aussi rencontré par le biais d'EasyZic, et de Félix (ancien membre du groupe). (leparisien.fr)
Ils sortent leur premier single, « Salop(e) », morceau aussi fleuri qu’il en a l’air : des insultes post-rupture acerbes et vulgaires, vengeresses comme celles d’Orelsan neuf ans plus tôt, mais moins violentes et plus égalitaires puisque le «connard» en prend lui aussi pour son grade. (letemps.ch)
Des textes crus sur des mélodies pop entraînantes. Le mélange est explosif, le succès immédiat “On fait de la pop insolente. Quand tu écris des textes comme les nôtres, évidemment tu cherches un peu à provoquer. Mais si l’exercice artistique n’est pas provocant, il n’est pas intéressant. C’est une zone d’expression. immédiate. Et puis on pouvait se permettre ça, personne ne nous connaissait”, (franctvinfo.fr)
« ‘’Salope’’, c’est l’histoire de gens qui s’aiment mais qui finissent par se haïr. Cette chanson a un vrai côté thérapeutique. Des gens nous disent : ‘’ça nous a fait du bien’’. On a pu exprimer ce que l’on ressentait même si c’est dit avec violence ». (parismatch.be)
Raph : « On a une fille qui ose des textes durs, sexuels et violents parce que la parole se libère. On est habitués à ce que des mecs le fassent. Ici, on n’a pas vraiment calculé et puis on ne peut pas demander à Adé de faire dans le mielleux car son caractère est trop fort, trop cash ». (parismatch.be)
Raph : « Le morceau "Salope", soit tu le comprends, soit tu le comprends pas et si tu le comprends pas, c'est pas grave. Les gens ont le droit de ne pas le comprendre. On sait très bien que le morceau est choquant, et qu'il est fait en partie pour ça. C'est le premier morceau qu'on a sorti et on voulait qu'il attire l'attention. La provocation est une manière de mettre des loupes sur certaines choses, de les regarder autrement. Personnellement, c'est un morceau que j'aime beaucoup et qui nous a portés. Globalement, je crois que les gens l'ont compris. » (lebonbon.fr)
Raph : « On a un rôle de poil à gratter sur l’espèce de bien-pensance globale, je pense… On ne s’en rend pas compte mais qu’il y a énormément de gens qui en ont besoin, et si cette chanson a autant marché c’est qu’elle fait du bien. » (rollingstone.com)
Adé : « Il y a plein de gens qui ne l’appliquent pas du tout à une histoire d’amour, d’ailleurs. Ça fait juste du bien de la chanter ! » (rollingstone.com)
Raph : « C’est vrai qu’on vit une époque un peu paradoxale à ce sujet. Tu as à la fois une espèce de liberté et chacun commence à s’assumer pleinement, mais il y a en même temps cette bien-pensance qui me les brise. Elle est en train de nous annihiler de l’intérieur et de nous rendre à mourir d’ennui. Heureusement qu’il y a des gens qui ont envie de fuir ça, et nous on en fait partie ! » (rollingstone.com)
2017
Ils sortent le single « Hit sale », enregistré avec Roméo Elvis.
Raph : « J'avais cette idée d'écrire le morceau "Hit Sale", et au même moment, j'ai découvert Roméo Elvis avec sa chanson "Drôle de question". Quand je composais ma chanson, je me prenais des breaks, et j'écoutais "Drôle de question". À un moment donné, en écrivant "Hit Sale", j'avais envie qu'il soit là. Je me suis rendu compte que sa chanson avait influencé ma manière d'écrire. On a la chance d'avoir un directeur artistique qui connaît du monde dans le rap game. Je lui ai envoyé une maquette avec le refrain et je lui ai demandé s'il était possible d'attraper Roméo Elvis pour faire un featuring sur ce titre. Il se trouve que le lendemain, on l'a croisé, alors que notre DA avait réussi à lui envoyer notre maquette par mail. Il nous a dit que ça lui plaisait, qu'il nous avait vus passer à la télé et qu'il aimait bien le nom du groupe. Il était chaud et le truc s'est fait. » (lebonbon.fr)
Raph : « J'ai toujours aimé le rap. On écrit dans ce sens-là, on a parfois un flow un peu rapide. C'était logique pour moi que le premier feat qu'on fasse soit avec un rappeur. Ça permet de laisser beaucoup de place aux mots. C'était donc important pour nous que ce soit du rap. » (lebonbon.fr)
Raph : « Écrire "Hit Sale" a été l'exercice le plus compliqué, car il fallait en faire une chanson qui pourrait passer à la radio, qui soit un tube. Contrairement à ce que les gens croient, c'est très difficile de faire un tube. J'ai beaucoup bossé dessus, et on m'a dit que c'était de la merde. Ça m'a fait un peu mal, j'en suis revenu avec plein de choses négatives que j'avais besoin d'expulser. Ce morceau "Hit Sale" ne me ressemblait pas, je pensais ne pas y arriver avec toute la pression qu'on m'avait mise. J'en avais marre de tout. C'est là que j'ai écrit "Anti Hit Sale", parce que j'en avais besoin. » (lebonbon.fr)
2018
Ils enregistrent une reprise de Christophe, « Aline ». (spotify.com)
Ils sortent leur premier album « Hit Sale ». (DP, 2019)
Adélaïde et Raphael se sont partagés l’écriture des textes. (konbini.com)
Raph : « On va dire que quand ça parle d’une histoire d’amour torturée, tu peux considérer que c’est moi qui l’ai écrite. » (konbini.com)
Adé : « Si ça doit être violent, méchant, vulgaire ou je ne sais quoi, et que ça doit sortir comme ça, c’est pas grave, c’est comme ça. » (konbini.com)
Adé : « Raph a écrit 'PVP', mais je ne pense pas du tout comme ça dans ma vie de tous les jours. Comme je le connais, je le comprends et c’est approuvé par tous. » (konbini.com)
Raph : « Ce n’est pas la majorité du tout ! Les gens retiennent les textes les plus choquants — ce qui est normal — mais quand tu écoutes l’album dans son intégralité, il y a plein de textes qui ne sont pas vulgaires… Il y a des textes drôles et d’autres plus profonds. Des chansons comme « Superstar » c’est du 3ème degré, mais des chansons comme « Anti Hit Sale » qui sont assez recherchées. »
Adé : « Et même quand on parle de cul, ce n’est pas toujours sur un ton humoristique. » (rollingstone.com)
« Hit sale » se vend à plus de 170 000 exemplaires et cumule plus de 300 millions de streams.
Comment expliquez-vous le phénomène Therapie TAXI ?
Raph : « Je pense qu’à un moment donné les gens ont été touché par notre manière de retranscrire notre réalité. Il y a une espèce de franc-parler ou une insolence… un truc direct dans nos paroles et notre manière d’être qui a plu. Si je dois nous envoyer un peu des fleurs, on a quand même une compo qui est assez pop et très facile d’accès sur pas mal de morceaux — du coup les gens accrochent assez vite. « Hit sale » c’est l’exemple parfait. Je me rappelle quand je le faisais écouter à mes potes et qu’ils étaient en manque ! » (rollingstone.com)
On a souvent érigé Thérapie Taxi en "porte-parole de leur génération". Très peu pour eux. ("T’imagines la pression ?"). « Par contre, oui, on ‘s’inscrit’ bien dans notre génération », nuancent-ils. Quels seraient, alors, selon eux, les traits distinctifs des 20-30 ans ? « Ce qu’on raconte dans nos chansons. Ces sensations de dualité, de schizophrénie. D’un côté, on se dit qu’on refuse le monde capitaliste légué par nos parents, qu’on rêve d’un avenir plus sage, moins marchand, pour trouver un bonheur durable. Et dans le même temps, on reste des purs produits de la société néolibérale, accrochés à nos Smartphones, à nos comptes Insta, etc. Un truc hyper intéressant artistiquement. » (rfi.fr, 2019)
« Hit sale » est réédité sous le titre « Hit Sale Xtra Cheese » avec des inédits dont « Speed » et « Avec ta zouz ».
Raph : « Chaque chanson est tirée d’une histoire personnelle, comme on la raconterait à nos potes. On n'avait pas envie de prendre de pincettes, ni cette condescendance intellectuelle et coupée du monde. Dans Speed par exemple, je décris cette fois où j’ai pris de la drogue à Berlin et que mon cerveau s’est retrouvé ramolli.» (letemps.ch)
Raph : « ‘’Avec ta zouz’’ nous a valu un sale procès sur Twitter ; les gens disaient ‘’ouais Thérapie Taxi ils font l’apologie du viol’’. Les gens nous imposent leur propre grille de lecture et voient constamment des choses qui n’existent pas. Ils confondent un clip (la forme) et le fond (la chanson). J’ai très mal vécu cet épisode. Aujourd’hui, je ne suis pas sûr que si j’avais un texte aussi catchy mais touchy que Salope, ou même Selfie de Vald, je le sortirais. Trop d’emmerdes à gérer. Et pour nous c’est la grande question du moment : où est le curseur entre la sécurité de l’interprétation et la liberté d’expression ? D’un côté nous voulons raconter des choses, mais de l’autre on ne souhaite pas que ce soit mal interprété. » (gonzai.com)
Parmi les nouveaux morceaux on retrouve “Bisous tendres”, qu’on a pu voir en live notamment à Solidays. Vous aviez fait monter une femme sur scène et vous vous êtes embrassés avec Raphaël…
Raph : « …Elle m’a embrassé plutôt ! Et ce n’était pas prévu. »
Renaud : « Et du coup maintenant on ne la joue plus en concert, parce que tout le monde nous est tombé dessus et ça nous a frustrés. Ce jour-là ça a été mal interprété. De base c’est un tricks de live, très mignon et limite hippie, on se fait tous des bisous et c’est cool. A un moment on a voulu faire monter quelqu’un sur scène, on trouvait ça marrant. Ce jour-là il a fait monter une meuf, et moi je voyais ça de derrière : pendant tout le morceau ils se tournent autour et on ne sait pas ce qui va se passer. Et à un moment, ils s’embrassent. Sauf qu’après, plein de gens l’ont interprété comme “le chanteur ramène des meufs sur scène pour les embrasser, ils font ça à chaque fois” ou “ils profitent de leur statut”… » (tsugi.fr)
MUSIQUE
Le nom du groupe
Raph : « On cherchait un nom qui sonnait français. Avant, on s'appelait Milky Way et dans tous les noms qu'on avait en tête, c'est Thérapie Taxi qu'on a retenu. On peut lui donner la signification qu'on veut, mais ça se rapporte aux petites thérapies que tu fais toi-même avec les chauffeurs de taxi quand tu es bourré. » (chartsinfrance.net)
Influences et goûts musicaux
Adé : « On a tous un passé musical très différent, c'est ce qui nous nourrit aussi. J'écoutais beaucoup de rock, des trucs des années 70. J'ai eu une énorme période Coldplay. J'étais complètement fan. Ce qui explique aussi le côté pop, les refrains... Raph il adorait Blink 182, Sum 41. Renaud, il écoutait beaucoup de garage. Aujourd'hui, on écoute pas mal d'électro, de house. Et énormément les nouveautés de la scène française, comme Roméo Elvis, Juliette Armanet. » (chartsinfrance.net)
Raph : « On aimerait beaucoup faire un feat avec Juliette Armanet. On aime beaucoup ce qu'elle fait et ça nous sortirait de nos sentiers battus. Ce serait une manière, comme avec Roméo Elvis, de nous forcer à écrire de manière différente. Ce qui est intéressant, c'est qu'on a des envies très différentes. Parfois, j'ai envie de faire des gros morceaux de techno très énervés, et parfois, de très jolies ballades avec Juliette Armanet. » (lebonbon.fr)
Adé aurait rêvé de voir Michael Jackson (« J’ai regardé 600 fois This is it ») ou… Céline Dion. « J’adore “Je sais pas”. Le meilleur album, c’est D’eux, sorti l’année de ma naissance [1995]. Tout le monde aime Céline Dion, ça tue. Mais je ne mets pas 300 balles pour être dans la fosse. » (lemonde.fr, 2018)
Adé : « Moi, Céline Dion, j'adore ! Ma préférée, c'est "Sous le vent". Mais "Pour que tu m'aimes encore", c'est quand même très très puissant. C'est mon échauffement vocal avant les concerts, ça me met en joie ! (Rires) » (chartsinfrance.net)
Raph : « Je suis très fan de Lomepal et quand je vois la recherche, pas forcément sur les rimes, mais sur le sens et la manière d’amener une idée, ça me semble très intéressant. Sa chanson Lucie, pour moi c’est une chanson politique nettement plus crédible et subtil que n’importe quel autre titre. » (gonzai.com)
Raph : « Je suis un grand fan d’Arthur Teboul le chanteur du groupe Feu ! Chatterton dont j’adore la démarche artistique, la voix, l’écriture. Il y a une vraie effervescence dans la chanson française depuis quelques années. Le retour à la langue française a insufflé beaucoup d’authenticité aux textes. Le rap a été aussi salvateur. Le parler vrai du rap a décomplexé beaucoup d’auteurs qui ne cherchent plus à tout prix la poésie, la rime surfaite, la beauté des mots. On écrit différemment aujourd’hui et surtout de manière bien plus sincère. On veut parler au public, parler de lui aussi. Jacques Brel le faisait déjà à l’époque, à sa manière dans une démarche tout aussi authentique qu’un Lomepal dont Sur le sol est le plus bel exemple de texte sincère. » (chroniquesdalienor.com)
Ecriture/composition
Adé, l’air plutôt sage, balance des paroles marquées du sceau « explicit lyrics ». Ca parle cru, direct et sans filtre.
Quand on lit les textes on se dit : "Pourquoi toute cette violence ?". D'où ça vous vient ?
Raph : « C'est une très bonne question ! (Rires) Je sais pas. Je crois que l'écriture c'est un exercice d'extériorisation, parfois tu extériorises la violence de cette manière pour ne pas le faire autrement. C'est comme les gens qui vont faire de la boxe pour se calmer. C'est une manière de te défouler qui est positive et pas trop néfaste. » (chartsinfrance.net)
Adé : « C'est tour à tour Raph ou moi qui écrivons les chansons. On ramène au groupe une maquette plus ou moins aboutie et après on recompose tous ensemble. Il n'y a pas vraiment de processus figé ça dépend vraiment des morceaux ou des prods que l'on fait et de ce qu'ils nous inspirent. » (eazyzic.com, 2019)
La scène
Quelle relation entretenez-vous avec votre public, qui est parfois très jeune ?
Raph : « Franchement, notre public va de 13 à 70 ans. On a beaucoup de darons qui nous écoutent, du coup on a des familles à nos concerts. Et si notre public se déplace c’est qu’il a compris notre délire. C’est évident qu’ils ne vont pas acheter des places pour nous dire qu’on n’a pas le droit de dire ce qu’on veut… ou alors ils ont vraiment du fric à perdre ! »
Adé : « En festival ça peut arriver, mais on ne les voit même pas… Enfin aux Déferlantes je les ai vu. Nekfeu jouait juste après nous et comme les deux scènes sont côte à côte comme à Musilac, les gens ne bougent pas vraiment. Il y avait deux gars de notre âge au milieu de la fosse, et ils ne comprenaient pas ce qu’il se passait pendant « Salop(e) »… Je les regardé pendant tout le concert ! »
Raph : « J’aime bien le fait qu’on brouille un peu les pistes et qu’on explore plein de trucs différents. Ce qu’on a réussi à faire et qui est chouette c’est qu’on ne se contente pas d’une seule émotion. Et il n’y a pas une chanson qui me rend plus fier que « Salop(e) » parce qu’elle parle a tellement de gens. A certains moments de ta vie elle fait du bien et entendre qu’elle a de l’importance c’est ce que tu veux quand tu fais de la musique. Tu veux que des gens te disent que tes chansons font partie de leur vie. » (rollingstone.com)
PERSONNEL
Quels sont vos parcours musicaux avant Thérapie Taxi ?
Adé : « J’ai fait le conservatoire du 8e arrondissement de Paris de 6 à 17 ans. Je faisais du violoncelle et je faisais partie de la chorale que j’ai ensuite arrêtée parce que je me suis dit que c’était nul (rires). Et j’ai aussi grattouillé ma guitare. »
Raph : « Mon parcours est similaire à celui d’Adé puisque j’étais au conservatoire d’Avignon en violon de 7 à 15 ans. J’ai aussi fait une année de piano avant. Et pareil, j’ai gratouillé un petit peu la guitare, j’avais une certaine facilité due à mon passé de violoniste. »
Renaud : « Moi, je suis un petit peu un attardé (rires). J’ai commencé tout vers 18 ans. J’ai commencé par la batterie et puis la guitare, vraiment en autodidacte. Le son, ça m’a toujours éclaté et ça fait une bonne dizaine d’années que je fais ça. » (alohanews.be)
DISCOGRAPHIE
2018 : Hit Sale
2019 : Cadavre exquis