Sopico dans Taratata
Ses grandes dates
4 février 1996 : Naissance à Paris
2017 : Publie l’EP « Ëpisode 1 ».
2018 : Sort son premier album autoproduit, « Yë ».
2020 : Joue dans « The Eddy » sur Netflix et publie l’EP « Ëpisode 0 ».
Actualité
Son premier album « Nuages » est sorti le 15 octobre, Chez Polydor/PCO/Spookland, le label de Yodelice qui le soutient, compagnon de route et directeur artistique bienveillant ;
Dans son premier single « Slide », il chante la détermination, la confiance en soi.
Sopico écrit des chansons qui mêlent les genres sans jamais se perdre. Il dévoile une identité très forte. Il parle de musique libre, de free rap pour définir ses morceaux. Oui, il s’agit bien ici de liberté. Une liberté totale et même quand Sopico broie du noir, sa musique reste lumineuse, habitée, insoumise. Comme les nuages, elle change, elle mue, elle est ici et ailleurs. On peut y deviner ce que l’on veut, y mettre ses propres désirs, visions. Les nuages, c’est l’imagination et la rêverie sans cesses convoquées et ce disque, c’est la croisée des mondes, une odyssée hybride, c’est la musique d’hier qui percute celle d’aujourd’hui et de demain. Tout est cohérent, à sa place. Rien d’étonnant venant d’un artiste qui a autant écouté Lunatic, Daft Punk, la chanson française que Metallica et la musique kabyle.
« Cet album, c’est une palette d’émotions, avec les sentiments mis en avant, une façon pour moi de définir ma personnalité en 13 morceaux. Avec ma guitare qui est mon vaisseau, mon navire, mon destrier. »
« Nuage », est une chanson d’amour triste. Elle parle des rapports que les gens ont aujourd’hui entre eux. Rapport aux autres dans les démarches d’amour et de séduction. Son constat : les gens ont des relations désabusées.
« Tout va bien » : morceau positif, rien n’est grave.
« Dans les yeux » : revendique sa sincérité
« Slide » est un morceau qu’il considère comme étant assez insolent, de part les guitares et les paroles. Il y parle de sa détermination et de son envie de réussir.
Sur ce disque, il y a des interludes comme “Gibraltar” inspiré de Marguerite Duras et où l’on découvre Anagate, une artiste amie ou “Appel Manqué”, où l’on peut entendre sa maman. Sur “Hier”, c’est son père qui joue du mandole algérien.
Dans le clip de « Slide », on le voit en équilibre sur la façade de la tour Pleyel, gratte-ciel désaffecté de Saint-Denis à près de 130 m de hauteur. Sans trucage.
« Avec Scotty Simper, le réalisateur, on cherchait à placer ma guitare dans une performance qui va au-delà du live, comme un style de réalité augmentée, avec tous les frissons qui vont avec. Alors on s’est dit qu’on allait se moquer de la gravité en mettant en scène un live dans des circonstances tout à fait extraordinaires. La tour Pleyel est en restructuration, et on a eu la chance d’avoir ce lieu qui est le plus haut de Seine-Saint-Denis : ça collait parfaitement avec ce qu’on voulait faire. »
« À part quelques retouches, il n’y a pas d’effets spéciaux. On voulait faire quelque chose de réalisable mais surprenant. On a travaillé avec l’équipe à l’origine de la cascade de Tom Cruise sur le Burj Khalifa dans « Mission Impossible : Protocole Fantôme ». Je suis très fan de cascades, et j’ai toujours admiré Jean-Paul Belmondo, Jackie Chan ou Jason Statham. Ils les font eux-mêmes, et à mon échelle j’ai voulu prendre ce risque. »
Comment s’est déroulé le tournage ?
« J’ai eu peur, c’est évident. Il se passe quelque chose quand on est face au vide, on pense à la chute ou à un problème technique. Je devais en faire abstraction pour interpréter le morceau. C’était très fatigant : on a dû faire une quarantaine de descentes sur la tour, mais je suis très content d’être allé au bout. Ce qui n’était pas du tout prévu, c’est qu’on a peut-être battu le record de la plus haute performance en rappel dans un clip. Si c’est le cas, on essayera de trouver un autre axe aux prochains visuels, pour battre un autre record. »
Dans ce clip, on aperçoit un enfant qui vous regarde du bas de la tour, ainsi qu’un nombre important d’ouvriers. Est-ce une métaphore de votre passage au niveau supérieur ?
« On a cherché à traduire cette ascension en montrant que quelque chose se prépare. L’enfant qu’on voit au début du clip, c’est le public qui m’attend et qui m’appelle pour me dire « il est temps ». Et moi, je suis en train de rêver en haut de cette tour, je me réveille et je décide de reprendre du service. La métaphore des ouvriers est totalement liée au fait que c’est un travail d’équipe, un chantier. Ce que l’on voit dans le clip, ce sont tous les éléments dont on avait besoin pour faire le disque. »
Ces ouvriers fabriquent des canons qu’ils finissent par tirer du haut de cette tour. Annoncez-vous par là que vous allez tout exploser ?
« C’est l’image qu’on voulait donner. On revient de manière explosive avec artifices et effets spéciaux. Après deux ans de disparition visuelle, on veut marquer le coup avec une musique sans concessions, en accord avec ce que je veux. J’ai la volonté d’appuyer sur les mots, sur l’énergie et sur la détermination, ça a toujours été le cas dans ma musique. On annonce l’album « Nuages » avec un morceau lié à une performance. J’espère que les autres titres seront aussi accueillis avec des visuels qui sauront suivre. » (leparisien.fr)
« Crois-moi », « Dans les yeux », « Le Papier », « Nuage », « Tout va bien », « Wave » : arrangeur : Yodelice
« Hier », « Février », « Passage », « Slide » : co composé avec Yodelice
BIOGRAPHIE
1996
Né le 4 février 1996, Sopico, de son vrai nom Sofiane, grandit dans le 18ème arrondissement de Paris, près de la Porte de la Chapelle. « Mon quartier est ultra populaire, avec ses aspects positifs et négatifs. Il y un énorme trafic de crack près de chez moi depuis 35 ans mais il y a aussi énormément de communautés qui s’entremêlent avec leurs différents modes de vie, ça crée de la diversité. On se connaît tous un peu (les rappeurs du 18ème). Hugo TSR, par exemple, c’est mon voisin, et Georgio a déménagé mais il habitait à 50 mètres de chez moi. Puis il y a beaucoup de rappeurs qui viennent au quartier, il y a un gros background de rap avec notamment Doc Gynéco qui vivait dans ma rue, je croise aussi tout le temps MC Jean Gab1. C’est vraiment là qu’évolue le street-rap de Paris, entre la Goutte-d’Or, Stalingrad et Porte de la Chapelle. La partie Nord-Est de Paname est ultra prolifique en termes de rap. » (vrairapfrancais.fr)
Il grandit en écoutant son père jouer de la guitare : « Depuis tout jeune, mon père joue de la guitare orientale, de la musique traditionnelle kabyle.» (booska-p.com)
Vers l’âge de 10 ans, il découvre le groupe Lunatic. « J’ai tout de suite été absorbé par l’univers sombre de Booba et Ali. J’écoutais en même temps Led Zep, Nirvana et Lunatic. Je trouvais des points de convergences malgré la différence des genres.» (lesinrocks.com, 2020)
2010
Il commence à jouer de la guitare à 14 ans. « Au début mon père me disait : "viens, je vais t'apprendre à jouer un morceau". Moi je ne voulais pas. Mes premières expériences de kiff avec la guitare, c'était en écoutant des disques très différents : The Fugees avec The Score, l'album Nevermind de Nirvana... Dès que j'ai pu comprendre la place de la guitare dans un album, dans une chanson, là j'ai commencé à toucher l'instrument et à apprendre. Je reprenais des morceaux dans ma chambre.» (booska-p.com)
Il joue de la guitare dans un groupe de reggae-rock-électronique. « Encore aujourd’hui, je ne sais pas comment définir ce qu’on faisait à l’époque, mais c’était cool. » (trends.fr)
2013
Il commencer à rapper après avoir rencontré la 75ème session – un collectif et label parisien. « Ma première expérience avec eux, c’était ‘’John Doe’’, une série de freestyles anonymes où l’on ne voit que la bouche. Je me suis retrouvé dans cette sphère de rap underground via ça. » (trends.fr)
Après avoir obtenu son bac, il fait une école de cinéma. « J’ai un bac + 3 en audiovisuel mais j’ai énormément de mal avec les méthodes d’apprentissage, la conformité, le système de contrôle… »
2016
Il sort une mixtape intitulée « Mojo », produite par Sheldon, membre fondateur de la 75ème Session. « Après Mojo, je me suis plus intéressé au son, j’ai appris les bases de la production et j’ai commencé à faire des prods à côté de Sheldon, qui m’apprenait les usages, à me rapprocher un peu plus des machines et à utiliser les logiciels… J’en ai profité pour remettre en avant les instruments que je maîtrisais, comme le piano, mais surtout la guitare. » (trends.fr)
2017
Il sort un EP 3 titres intitulé « Ëpisode 1 ». « Le premier morceau, très rap, très métallique, s’appelle Étrange Enfant. Le second, Garance, est beaucoup plus hybride et dure 7 minutes. Il commence dans un cadre assez sombre pour finir dans un cadre beaucoup plus lumineux. Et le troisième morceau est un guitare-voix qui s’appelle La Nuit. Je suis très content de l’avoir fait. Je l’ai balancé un peu par surprise, je voulais que ce soit un élément instinctif, comme ma conception de la musique en fait. Je pense que ce projet représente bien ma musique aujourd’hui, qui ne reste pas figée. J’ai envie de sortir du carcan très « rap français, freestyleur », et amener mon univers aussi bien dans mes textes, que dans l’interprétation et la production. » (trends.fr)
« Dans ‘’Ëpisode 1’’, il y a de la guitare sur tous les morceaux. Je voulais la remettre en avant sur ce projet car c’est mon instrument de prédilection. Je pourrais lui donner plein de noms. C’est un pilier, une amie quand je suis dans un mood un peu triste, l'outil qui me permet de composer et de faire passer mes émotions ... Cet objet fétiche m’accompagnera toute ma vie. » (konbini.com)
Comment travailles-tu tes morceaux ?
« Comme je suis tout le temps avec ma gratte, les premières idées viennent souvent se poser sur des lignes de guitare. Quand je me retrouve en studio, je pose par exemple une première ligne de guitare très minimaliste, puis je viens poser mon texte, et après je travaille les prods. Souvent, j’essaie d’adapter la production aux textes. Ça m’arrive aussi de faire des prods d’abord et de poser ensuite par-dessus. Il n’y a pas de grandes règles, mais étant donné que je suis – dans ma vie de tous les jours – très souvent accompagné de ma guitare, c’est un élément qui est à la base et au centre de ma conception de la musique. » (trends.fr)
Beaucoup le découvre grâce à sa session « Colors », visionnée plus de 7 millions de fois. « C’était une expérience de fou. Les équipes de Colors m’ont contacté pour que je réalise une session. Je me suis déplacé à Berlin et j’ai tout de suite senti quelque chose de très naturel dans le contact qu’ils peuvent avoir avec les artistes. Cet aspect instinctif, j’ai essayé de le traduire dans ma session. Le fait que la vidéo ait beaucoup tourné, ça a permis aux gens en France de me découvrir : les professionnels, les maisons de disques, les labels, les tourneurs. Cela a apporté quelque chose de très valorisant pour ma musique, j’en suis fier et heureux. » (konbini.com)
Il prête sa voix de narrateur à un court-métrage réalisé par la marque Walk in Paris. « Les gars qui ont créé la marque sont des amis et des personnes que je respecte énormément. Quand ils m’ont contacté pour me dire qu’ils voulaient que je participe à l’élaboration d’une campagne à travers l’écriture et la narration, j’ai accepté. Je me suis mis dans ma bulle pour écrire le texte. Ça a été quelque chose de super spontané. J’aime quand le travail est instinctif. Bien sûr, il y a toujours un gros effort de réflexion sur les directions artistiques quand tu composes un morceau. Il y a aussi une dose d'impulsivité qui est importante pour imposer sa singularité. Ce projet allait dans ce sens. Il m’a motivé du début à la fin. » (konbini.com)
2018
Il sort son premier album autoproduit, « Yë ». « Yë, ça veut dire plein de choses pour moi. Ca vient en partie de l’onomatopée américain "yeah". En dehors de ça, je suis Algérien kabyle. Dans le dialecte kabyle, "Yemma", ça veut dire "maman". C'est donc un mélange des deux. Pour moi, c’est mon projet "mère", c’est celui qui va vraiment faire naître ma musique de manière entière. Je produis tout, j’interprète tout, j’écris tout et je défends le cadre créatif dans lequel il sort car je suis impliqué corps et âme dans les clips, leur écriture, le graphisme, la com'. Je suis la mère ou plutôt le père de ce projet. Je l’ai aussi appelé Yë car quand je réécoutais les premiers morceaux de la maquette et que je n’avais pas encore de nom pour le projet, je me suis rendu compte que je disais "yeah" une phrase sur deux. C’est devenu le mot récurrent et du coup, il lui a donné son nom au projet. » (konbini.com)
« Sur Yë il y a 14 morceaux avec 14 couleurs, parfois complémentaires, parfois opposées. "Bonne étoile" est un guitare-voix quand "Arbre de vie" est un morceau sombre qui a cependant un rapport au rythme qui est assez dance hall, assez caribéen dans le drum rack et la constitution des batteries. Cela me permet d’apporter une nuance car la plupart du temps, les morceaux avec ce type de rythme sont fait pour danser. Je ne sais pas si "Arbre de vie" est fait pour danser car il reste un morceau assez triste dans le propos. Pour autant, il ne l'est pas complètement car il porte une petite lueur d’espoir. A contrario dans "Bonne étoile", je parle plus d’espoir que de tristesse mais il y a quand même un peu de mélancolie. Je ne saurais pas quantifier les niveaux de positivité ou de négativité du projet. Tout s'y mélange. » (konbini.com)
Il réenregistre plusieurs de ses titres versions acoustiques, baptisés « Unplugged ». « Mes influences sont très larges et très diverses. Elles vont de la chanson au rap, en passant par la musique électronique, le rock et le reggae. Je n’ai jamais été fixé dans mes goûts musicaux et cela se ressent dans ma musique, notamment dans cette série Unplugged. J’aime les contre-pieds, les surprises et c'est ce que je souhaite défendre à travers ce projet. » (konbini.com)
Unplugged, ça rappelle forcément Nirvana. Quel est ton rapport à ce groupe ?
« J’ai adoré Nirvana. C’est un groupe de rock qui a fait des morceaux très puissants mais qui a aussi produit des titres très doux, en même temps que violents. J’apprécie cette dualité que le groupe proposait au public. Kurt Cobain était un chanteur rempli de force et de brutalité tout en restant une personne très fragile. Je respecte énormément les nuances dans la musique. Leur concert MTV Unplugged reste une référence live énorme pour moi. Il m’a aussi donné envie de faire de la guitare tout comme celui de Lauryn Hill dont je considère la performance comme incroyable et indémodable. » (konbini.com)
Oxmo Puccino a partagé son clip « Unplugged 2 : Heat ». « Je me suis dit : ‘’Un des mecs que j’ai sans doute le plus écouté, et dont certains morceaux font partie des plus gros classiques du rap français, a posé une oreille sur ma musique.’’ Le fait qu’Oxmo ait vu le truc, cela veut dire que ma musique est tombée entre de bonnes oreilles. » (rapelite.com)
2020
Il incarne un rôle secondaire dans la série « The Eddy » produite par Netflix et dirigée notamment par Damien Chazelle. « L’histoire : Elliott, un ancien trompettiste, décide de venir à Paris pour ouvrir un club de jazz qui s’appelle The Eddy. C’est l’histoire de ce club dans le monde contemporain. Qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui de faire du jazz, une musique qui n’a pas nécessairement la côte chez les jeunes, quels problèmes ça engendre ? C’est une série qui exprime la place du jazz aujourd’hui. »
« The Eddy, ça a été deux premières expériences : en tant qu’acteur et en tant que compositeur de BO. Et j’ai pu les faire en collaborant avec des artistes incroyables. Damien Chazelle, déjà, qui est sans doute un de mes réalisateurs préférés – j’adore Whiplash – mais surtout, Glen Ballard et Randy Kerber, les deux coordinateurs musicaux de la série, qui sont des acteurs éminents de la musique américaine actuelle. Glen Ballard a composé une partie de Man In The Mirror et de l’album Bad de Michael Jackson et tous les albums d’Alanis Morissette. Randy Kerber a interprété le piano de la BO de Harry Potter…Randy Kerber, c’est aussi celui qui a interprété le piano de Mistral Gagnant de Renaud, un classique pour plusieurs générations, y compris la mienne – il a d’ailleurs été samplé par Booba, qui a dit dans une interview que c’était son morceau préféré… Bref, c’était tombé du ciel ! Pouvoir travailler en guise de première expérience aux Studios de la Seine, en étroite relation avec les personnes qui ont créé des morceaux qui sont pour moi des classiques… Ça m’a apporté énormément.» (lesinrocks.com)
De quelle manière tu as collaboré sur la BO ?
« Mon rôle changeait en fonction de ce dont ils avaient besoin. J’ai essayé de me servir de mes atouts : la guitare et le texte. Au total, j’ai travaillé sur six morceaux, les titres en français et ceux qui avaient besoin de guitare, dont deux que j’interprète en plus en tant qu’acteur dans la série, en acoustique. » (lesinrocks.com)
C’était différent de ta manière de composer habituelle ?
« Totalement. Je ne voulais certainement pas être Sopico dans la série ! Je voulais être Tarif, le personnage que j’interprète, qui est très différent de moi, qui n’a pas la même histoire, ni le même rapport à la musique. Et qui ne joue pas la même musique que moi : une fusion entre pop et jazz. Une très bonne expérience qui m’a permis de redécouvrir ce style qui n’est pas fondamentalement le mien. En studio, il y avait tout type de musiciens, notamment ceux qui interprètent le groupe The Eddy dans la série, un trompettiste et un saxophoniste monstrueux. Chacun proposait des idées, ses technicités, pour que la musique traduise au mieux l’univers de la série. Et c’était une émulation totale. » (lesinrocks.com)
« C’est la première fois que je composais de la musique pour quelqu’un d’autre que moi. Quand je fais de la musique en tant que Sopico, c’est vraiment moi, je ne fais pas de différence entre Sofiane et Sopico. » (lesinrocks.com)
Il sort un EP intitulé « Ëpisode 0 ». « Cet EP, je l’ai fait sur Spookland Records, le label de Yodelice, mais en procédant à ma manière : je me suis d’abord enfermé tout seul avec mon ordi pour travailler la compo des morceaux, les instrus, et l’écriture. Ensuite, dans un second temps, je suis sorti de mon labo, pour aller le produire dans une résidence collective en Belgique avec les participations de Loubenski, Ozhora, Jusse, Amazigh, et Jerzey. Yodelice, c’était plus une rencontre artistique et humaine, qui influe sur la réalisation générale de mes projets. C’était un regard bienveillant, qui, lors de la création de mon EP, m’a donné des avis très forts. Et il m’a ouvert énormément de portes ! Aujourd’hui, je bosse dans le studio de Yodelice, c’est-à-dire dans le même cadre que Johnny Hallyday, que Jain, avec du matériel incroyable. D’ailleurs, on travaille beaucoup en analogique, alors qu’avant j’étais très électronique. Et je bosse aussi avec un guitariste, Yodelice, qui a un amour inconditionnel pour la guitare. Qu’on partage ! » (lesinrocks.com, 2020)
C’est différent de travailler avec quelqu’un qui n’est a priori pas un rappeur, mais qui est plutôt guitariste ?
« C’est très différent. Il a cette grande expérience de la musique, c’est un musicien qui ne s’est jamais cloisonné à un style. C’est un touche-à-tout, un peu comme moi, on partage la même compréhension de la musique, puisque je ne me suis jamais enfermé et limité au rap. En fait, quand je l’ai rencontré, on ne parlait pas de s’associer, on ne parlait que de musique. On a joué ensemble avant toute chose ! C’est aussi ce qui m’a incité à signer chez Spookland. A l’époque, on me proposait aussi un contrat chez 92I. Je pouvais donc signer soit dans le label de Booba soit chez Yodélice. Et j’ai fait mon choix. » (lesinrocks.com, 2020)
« Sur Ëpisode 0, il y a de la guitare sur tous les morceaux. Parfois on a l’impression que ce sont des synthés. Parce qu’en fait, j’aime autant me décloisonner que décloisonner la guitare ! Pour moi, c’est un instrument qui ne correspond pas à un genre en particulier. La guitare, c’est une colorisation de la musique. Ça donne quelque chose d’organique, d’électrique… C’est justement un instrument qui me permet ce décloisonnement, qui me permet de jouer dans toutes les directions artistiques, sans jamais perdre l’élément central : ma voix et la guitare. Mon ADN se situe là, dans ce rapport entre les deux. Pour moi, un bon morceau doit fonctionner avec un instrument et une voix. Si ça fonctionne, alors, après, on peut faire ce qu’on veut. » (lesinrocks.com, 2020)
Tu connais des rappeurs qui ont un usage de la guitare similaire au tien ?
« Très honnêtement, je n’en connais pas. Mais j’espère un jour en connaître et travailler avec eux ! Dans le rap, il y a peu d’artistes instrumentistes – ou en tout cas ils ne se mettent pas en avant comme tels. » (lesinrocks.com, 2020)
Les médias te décrivent comme un rappeur « sensible », et dans le dernier morceau de l’EP, Thème, tu écris « les chansons les plus fragiles sont les plus légendaires ». Tu peux nous expliquer ?
« Je pense qu’un morceau parfaitement cadré détruit une partie des émotions qu’il est censé transmettre. La fragilité des artistes, c’est aussi leur capacité à traduire des émotions uniques. Ce n’est pas nécessairement une fragilité triste, sombre ou nostalgique. Ça peut être aussi dans la composition. Pour moi, si on est vraiment soi-même et qu’on a envie de traduire son identité dans son morceau, on doit être sans concession. Ne pas avoir peur d’être premier degré, jouer sur une guitare qui te fait vibrer, et accepter une certaine « fragilité » du rendu final. Ça vaut aussi pour le texte. (lesinrocks.com, 2020)
Les sonorités son très variées sur cet EP. On s’envole pour la Caraïbes avec « Loin » et vers l’Orient sur la fin de « Thème ». « Je pense que c’est très inconscient, j’ai beaucoup d’influences assez variées et quand j’ai commencé à produire, je ne me suis donné aucune limite, ni dans l’écriture, ni dans les progressions mélodiques. Ces morceaux, c’est mon identité résumée en six titres ! » (konbini.com)
MUSIQUE
Influences et goûts musicaux
« Mes albums de chevet c’était Mauvais Œil de Lunatic, Nevermind de Nirvana et Discovery de Daft Punk. Du rap, du rock et de l’électronique. (lesinrocks.com, 2020)
« En guitare, déjà, j’ai trois influences : la guitare de Nirvana, Jimmy Page de Led Zeppelin – sans doute mon guitariste préféré -, et Jimi Hendrix – qui est aussi mon guitariste préféré ex aequo avec Jimmy Page (rires). J’ai eu envie de jouer de la guitare grâce à eux. » (lesinrocks.com, 2020)
« J’écoutais Tandem, Ill et les X-Men, Lunatic. Les classiques qui étaient dans une certaine vague de rap à l’époque, un truc assez porté sur le texte, bourré de métaphores et d’insolence. Toutes ces choses traduisant parfois la brutalité de notre environnement, je kiffais grave. J’écoutais aussi 50 Cent, Snoop Dogg, je me suis intéressé au rap français et au rap américain, les deux sont arrivés à peu près en même temps, voire même rap cainri avant, avec des morceaux d’Eminem. » (rapelite.com, 2018)
« Si je devais m’associer avec quelqu’un qui ne vient pas de mon univers, ça serait Mathieu Chedid. Il y a quelque chose, comme des lignes invisibles qui relient nos musiques. Que ce soit la guitare, ou le rapport à la chanson hybride. Il fait de la chanson mais il essaie de la déclassifier, de sortir de la variété. Pour moi M ce n’est pas quelqu’un qui fait de la variété, il fait une musique fusion. » (intrld.com)
« J’adore la chanson française et parler de variété maintenant c’est aussi parler de rap. La variété englobe certaines formes de rap. Il y a du rap hardcore, du rap spé… Il y a beaucoup d’artistes qui utilisent le rap et qui sont à la croisée des mondes. Ils mélangent des souvenirs de chansons qu’écoutaient leurs parents ou eux-mêmes. Par exemple Balavoine, Maurane, Brel, Moustaki, c’est des artistes que je peux écouter aujourd’hui et que je trouve très contemporains, même s’ils ont fait des albums il y a une quarantaine d’année. » (intrld.com)
« La guitare je l’ai découverte par mon père. C’est la première personne que j’ai vu jouer de la guitare, il joue plutôt de la musique orientale, berbère, chanson de variété, du Moustaki, Brassens, Brel. Ces artistes je les ai découvert par la guitare. Dans mes playlists, je passe de XXXTentation à Brel à Stevie Wonder à Donny Hathaway, puis à des titres de rap français. » (intrld.com)
Ecriture/composition
« J’écris avec la tête et le cœur. C’est pour cela que j’aime autant le premier degré, que la complexification et la métaphore. J’aime crypter mes morceaux pour sous-entendre des choses plus profondes, entre les lignes. Pour moi, il n’y a pas de secret dans l’écriture, juste des traits et des pensées qui deviennent de plus en plus concrets à chaque mot. » (konbini.com, 2020)
Il utilise beaucoup d’argo dans ses textes. « L’argo, c’est aussi quelque chose qui m’a énormément influencé. J’ai grandi dans un quartier populaire, près d’une station de métro qui s’appelle Marx Dormoy juste à côté de Porte de la Chapelle, ce sont des quartiers qui sont infusés de l’histoire du rap… » (trends.fr)
Son rap est bourré de références populaires, sport, musique, manga, dessin-animé… « J’ai été baigné dans tout ça quand j’étais jeune. J’ai pu voir la fin du club Dorothée, je regardais Dragon Ball, Olive et Tom… Comme tous les gamins de France qui ont grandi cette époque, ce sont des dessins-animés qui ont comptés. Concernant le sport, j’en ai fait toute ma vie, c’est un peu moins le cas aujourd’hui, mais j’ai gardé cette volonté de donner le meilleur…J’ai pratiqué beaucoup d’arts martiaux. J’en ai conservé une philosophie basée sur le Nindô, c’est en quelque sort la quête personnelle de devenir ce que tu aspires à être, avec une détermination seine. J’ai tendance à écarter les choses qui me font de mal et ne garder que celles qui me font du bien. Je pense que ça se ressent dans ma musique.» (trends.fr)
PERSONNEL
« Quand j’étais petit, j’étais fan de Jean-Paul Belmondo et de ses films ! L’anecdote c’est que j’ai eu la chance de le rencontrer par hasard deux fois dans ma vie. La première fois c’était à Deauville… Je l’ai reconnu sur la plage mais j’étais pas sûr et certain que ce soit lui donc je lui ai demandé si c’était un acteur. Il m’a répondu « Je suis Jean-Paul Belmondo » donc c’était archi drôle ! Quatre ou cinq ans après, je l’ai croisé un soir à Central Park également par hasard… Je l’ai regardé, il m’a regardé et sans doute qu’il m’a reconnu grâce à mes dents car il est venu me voir et m’a dit « on s’est déjà vu ? ». Je lui ai dit « on s’est déjà croisé à la plage de Deauville » et on a discuté du coup, mes parents étaient là… c’était un truc assez drôle. » (thebackpackerz.com)
DISCOGRAPHIE
2021 : Nuages