Léon dans Taratata
Lotta Lindgren, alias Léon, est née à Stockholm, en Suède.
« Mon père est compositeur et ma mère joue du violoncelle. Je suis dans la musique depuis ma tendre enfance. J'ai moi-même joué du violoncelle de mes 5 ans jusqu'à mes 19 ans et j'ai participé à différentes chorales depuis que j'ai l'âge de chanter. »
Dans son enfance, elle a également appris la guitare et le piano, envisageant même de devenir violoncelliste professionnelle jusqu'à ses 17 ans. « J'écrivais des chansons depuis que j'étais petite et j'avais davantage le goût de la pop que mes parents. Mais vers mes 17 ans, j'ai eu une sorte de révélation : je savais que je voulais être chanteuse. »
Elle a alors rejoint un groupe de dix musiciens qui, selon elle, était au confluent de passions musicales multiples : « J'étais encore au lycée et c'était en quelque sorte un groupe soul/jazz/hip-hop. Nous avons un peu tourné, ce qui a encore renforcé mon envie de jouer sur scène. »
Mais après une année passée dans le rôle de chanteuse d'un ensemble si hétéroclite, elle a ressenti le besoin de se lancer dans une carrière en solo. Elle a ainsi pu se forger un répertoire reflétant davantage ses idées d'écriture et de production. « J'écrivais mes chansons. Et j'avais mes propres influences». Elle cite ainsi comme références Amy Winehouse, le Motown, Ella Fitzgerald ou encore Janis Joplin. « J'adorais Amy Winehouse. Elle savait mieux que n'importe quel artiste quel son elle souhaitait obtenir et a composé dans un style musical qui était généralement réservé aux hommes. Amy a été pour moi une grande inspiration féminine. »
Léon explique aussi que c'est son amour pour la musique américaine qui l'a poussée à toujours écrire ses paroles en anglais. « C'est vraiment comme ça que j'ai appris à le parler ». C'est une particularité qui l'a également aidée à se distinguer des innombrables auteurs-compositeurs suédois en herbe qu'elle a croisés sur son chemin. « Je me souviens d'un concours auquel j'ai participé quand j'avais onze ans. À ce moment-là, j'écrivais déjà en anglais et les autres trouvaient ça bizarre. Je ne sais pas, peut-être que je trouvais que c'était plus cool. »
Après le lycée, elle a souhaité intégrer une école de musique spéciale. « C'était un endroit loin de Stockholm, dans une région plus froide du nord de la Suède où, une fois que l'on est inscrit, on ne fait rien d'autre que travailler sur sa musique. L'école donne accès à un studio où l'on peut s'initier à la production et apprendre à écrire avec les autres et pour soi-même. » Elle a été acceptée et c'est là qu'elle a rencontré son ami et collaborateur Agrin Rahmani. « Nous avions vraiment beaucoup de points communs, d'un point de vue musical. J'ai aimé son style de production et l'aisance qui était la sienne quand il s'agissait de travailler ensemble. »
Les deux partenaires ont fini par retourner à Stockholm, où ils ont continué à travailler ensemble sur des chansons. « C'était autour de l'automne 2014. On en avait déjà créé un certain nombre, dont "Tired Of Talking". Je voulais sortir quelque chose, mais comme nos quelques rendez-vous n'ont pas marché, Agrin m'a encouragée à mettre une chanson sur SoundCloud. J'ai choisi "Tired Of Talking" parce que c'était pour moi la chanson qui me correspondait le plus. » C'était en juillet 2015.
Le formidable accueil, qui a propulsé LÉON sur la liste Spotlight de Spotify et donné lieu à sa signature avec Columbia Records, a confirmé l'excellente complémentarité musicale des deux comparses et leur capacité à tirer le meilleur l'un de l'autre. « Notre processus de composition était très naturel, parce que nous aimions la direction dans laquelle les morceaux partaient, sans toujours verser dans la pop. Quand j'ai écrit "Tired Of Talking", au départ, c'était juste avec un accompagnement à la guitare. Le plus souvent, on commence à travailler sur un morceau au piano ou à la guitare, je travaille sur des paroles et je reviens vers Agrin en lui demandant "qu'est-ce que tu en penses ?". Nous n'avons pas peur de nous éloigner d'un son pop, ni de puiser dans d'autres influences, par exemple du jazz ou de la soul que j'entends dans ma tête. »
Elle fait ainsi référence à la chanson « Nobody Cares », fruit d'un certain nombre d'influences, parmi lesquelles le Motown, ce qu'elle appelle du « vieux disco » et même de la house. « C'est à ça que s'applique l'expression "futur-rétro". J'adore cette expression parce que j'aime ce qui est nouveau, tout frais, mais j'aime aussi revenir en arrière. En fin de compte, j'ai envie que les gens écoutent notre son dans dix ans sans ressentir le besoin de le placer dans une catégorie correspondant à l'époque à laquelle il a été créé. »
Léon attribue aussi l'authenticité de ses paroles et de ses performances vocales très touchantes à une « croyance » dans les paroles qu'elle écrit. « Toutes ces chansons sont authentiques, qu'elles parlent de la fin d'une relation ou de l'incapacité à s'éloigner quand il le faudrait. On peut dire que j'ai eu mon lot d'expériences. Je crois que tout le monde peut s'identifier à ces paroles. Toutes mes chansons sont personnelles. »